- coqueter
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• 1611; de coquet « petit coq »1 ♦ Vx Se pavaner, faire des grâces. ⇒ minauder, poser. « La petite bonne, qui coquetait et faisait des grâces pour le monsieur » (Maupassant).2 ♦ Fig. et vieilli Flirter. « Certains intellectuels allèrent jusqu'à coqueter avec l'anarchie » (G. Lecomte).I.⇒COQUETER1, verbe intrans.A.— [Par confusion avec le verbe caqueter; le suj. désigne la poule] Glousser. Une poule étique grattait le sol en coquetant (ARÈNE, Contes Paris, 1887, p. 241) :• Quand cette pauvre poule sortit paisiblement de son lit avec ses petits, les cris de joie de nos bons soldats l'accueillirent comme une ancienne amie, et ils se mirent à la caresser avec l'insouciance des enfants. Elle tournait en coquetant, rassemblant ses petits et portant toujours son aigrette rouge et son collier d'argent.VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 120.B.— [Par croisement avec coqueter2; appliqué à une pers.] Bavarder continuellement et souvent à tort et à travers pour se faire valoir. À la promenade, elle caquetait, coquetait et coquericotait, avec l'un, avec l'autre (R. ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p. 117).Prononc. et Orth. :[
]. Conjug. cf. coqueter2. Étymol. et Hist. 1. 1507-1508 « bavarder » (ELOY D'AMERVAL, Le Livre de la Deablerie, éd. Ch. F. Ward, 105 b ds IGLF); 2. 1611 « caqueter, glousser » (COTGR.). Dér. de coq1; suff. -eter. Fréq. abs. littér. :2.
DÉR. Coquetage, subst. masc. Bavardage. Ce petit coquetage a été interrompu par l'arrivée du prince (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 425). — 1re attest. 1827 id.; de coqueter1, suff. -age.II.⇒COQUETER2, verbe intrans.[Le suj. désigne une pers.] User de procédés coquets (toilette, manières, paroles) pour tenter de séduire ou d'attirer l'attention sur soi.A.— Se pavaner, minauder, faire des grâces comme le coq au milieu de ses poules. Il a une façon de se tortiller sur sa chaise, de coqueter, de jouer de l'éventail (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 276) :• 1. Les Tuileries sont un salon, un salon en plein air, où les petites filles apprennent les manèges, les gentillesses et les précautions du monde, l'art de coqueter, de minauder et de ne pas se compromettre.TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 70.— P. anal. Une porte de chambre fraîchement peinte qui coquette au milieu des moellons pilés (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 144).B.— [Souvent constr. avec la prép. avec; le suj. désigne gén. une femme] Entretenir des relations frivoles, flirter avec une personne de l'autre sexe. Cette fois, c'est sérieux, il ne s'agit pas de coqueter, il s'agit d'épouser (LABICHE, Point de mire, 1864, II, 2, p. 389) :• 2. Lucien enfin était aimé absolument, et comme il est extrêmement rare que les femmes aiment un homme. Les femmes qui disent aimer, qui souvent croient aimer le plus, dansent, valsent, coquètent avec d'autres hommes, se parent pour le monde, y vont chercher leur moisson de regards convoiteurs; ...BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1844, p. 227.— P. ext. Entretenir des relations amicales avec quelqu'un. Cf. être en coquetterie avec qqn. Il coqueta avec Lord Durham et ses radicaux (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 96). Au fig. Coqueter avec le populisme (SARTRE, Sit. II, 1948, p. 230).Prononc. et Orth. :[], (je) coquette [
]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. coquetter; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod., avec un seul t. Conjug. Ac. 1798 : je coquète; Ac. 1835-1932 : je coquette. Cf. aussi le reste des dict. gén. : BESCH. 1845, LITTRÉ, ROB., etc. Étymol. et Hist. 1. 1611 « se pavaner comme le coq au milieu des poules » (COTGR.); 2. 1638 « faire des coquetteries » (CHAPELAIN, Correspondance ds HUNTER 1967). Dér. de coquet, -ette; dés. -er. Fréq. abs. littér. :43.
DÉR. Coquetage, subst. masc. Manège de coquette. Ce voyage, ce n'est pas autre chose que pour faire l'œil à quelque prince d'Orient (...) Chez elle, voyez-vous, c'est un coquetage à outrance (DE GONCOURT, Journal, 1869, p. 535). — 1re attest. 1869 id.; de coqueter2; suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 3.1. coqueter [kɔkte] v. intr. [CONJUG. jeter.]❖1 (1611). Vieilli. Se pavaner, faire des grâces comme le coq au milieu des poules. ⇒ Minauder, poser.1 (…) la petite bonne, qui coquetait et faisait des grâces pour le monsieur, ayant compris qu'il la trouvait à son goût.Maupassant, Notre cœur, III, I, p. 256.1.1 Elle se mit à coqueter comme une coupable, jeta des miettes aux passereaux, se récria devant un rouge barrage de géraniums.Colette, Julie de Carneilhan, p. 154.2 Vieilli ou littér. Faire le coquet, la coquette avec une personne de l'autre sexe. ⇒ Flirter, marivauder. || Coqueter avec une jolie personne. ⇒ Cour (faire la cour à), courtiser.2 Ils ont en ce pays de quoi se contenter,Car les femmes y sont faites à coqueter (…)Molière, l'École des femmes, I, 4.3 Elles vont coquetant, riant, jouant de l'œil (…)Edmond Rostand, l'Aiglon, IV, 9.♦ (En parlant d'homosexuels) :3.1 Il divague en des visions farouches, tandis qu'au pédé de latinité douteuse succèdent des garçons en blousons de cuir noir et pantalons de cuir blanc qui manient des guitares électriques, puis d'autres, plus féminins, qui dansent et coquettent en jouant d'ombrelles brodées (…)A. Pieyre de Mandiargues, la Marge, p. 173.3 Fig. et vieilli. || Coqueter avec (qqch.) : entretenir des relations étroites. ⇒ Flirter.3.2 Sanguinetti a coqueté avec tous les pouvoirs.Zola, Rome, p. 445.4 Le trouble était si grand que (…) certains intellectuels allèrent jusqu'à coqueter avec l'anarchie, un moment fort en vogue (…)Georges Lecomte, Ma traversée, p. 101.❖DÉR. V. 3. Coqueter.————————2. coqueter [kɔkte] v. intr. [CONJUG. jeter.]ÉTYM. D. i.; de 1. coq, et -eter.❖♦ Vx. ⇒ Côcher.————————3. coqueter [kɔkte] v. intr.ÉTYM. Déb. XVIe; de 1. coq, et 1. coqueter.❖♦ Vieilli. Caqueter, glousser (en parlant d'une poule).
Encyclopédie Universelle. 2012.